Les enfants atteints de TDAH sont souvent décrits comme étant inattentifs et impulsifs, et l'on dit d'eux qu'ils ''bougent trop''. Ces caractéristiques apparaissent habituellement pendant l'enfance et dans une variété de situations (à l'école et à la maison). Ces manifestations entraînent des conduites inadaptées qui correspondent peu aux attentes envers des enfants de cet âge. Trois groupes de symptômes sont habituellement associés à ce trouble : l'inattention, l'impulsivité et l'hyperactivité. (American Psychiatric Association [APA], 2013).
- L'éveil ou alerte : l'éveil est cet état de conscience qui nous caractérise quand nous passons du sommeil à l’éveil.. Il fait référence à une ouverture sensorielle sur le monde qui nous entoure » (Goudreau et Poulin, 1996). En neuropsychologie, on définit cet état comme : « une mobilisation énergétique minimale de l’organisme qui permet au système nerveux d’être réceptif de façon non spécifique à toute information » (Lussier et Flessas, 2001). L’éveil est une ouverture des sens sur l’environnement. En fait, c’est la condition principale à l’attention, car pendant le sommeil on ne peut porter attention aux stimuli qui nous entourent. Il faut donc être éveillé avant de pouvoir utiliser nos autres capacités attentionnelles.
- L’attention sélective ou focalisée : L’attention sélective est la capacité qu’une personne a de sélectionner un stimulus parmi d’autres, de façon consciente ou non, comme le centre de son attention. Ce processus implique un tri d’information et une fermeture sensorielle envers les stimuli qui ne sont pas retenus comme importants ou pertinents. En classe, par exemple, l’attention sélective permet à l’élève de diriger son attention vers la voix de l’enseignant tout en ignorant son voisin qui bouge sur sa chaise, l’autobus qui passe dans la rue ou les élèves qui circulent dans le corridor. Ainsi, il a accordé l’importance au stimulus que représente l’enseignant et s’est fermé aux autres stimuli jugés comme secondaires et non pertinents.
- L’attention maintenue ou soutenue : Ce type d’attention est lié à l’attention sélective, car il permet, une fois que le stimulus est sélectionné, de maintenir cette sélection pendant une période de temps variant de 15 à 30 minutes, dans un contexte où il n’y a pas apparition de distractions particulières. C’est le processus qui permet de persévérer dans une tâche, indépendamment du degré de difficulté. On mesure ce type d’attention dans le cadre de tâches monotones et faciles comme les tâches d’annulation, pour lesquelles le défi n’est pas la complexité de la tâche mais bien la durée de l’activité. L’attention soutenue permet donc au jeune de se concentrer sur une tâche et de la terminer dans un délai raisonnable, malgré la présence de petites distractions.
- L’attention partagée ou divisée : L’attention partagée fait intervenir la capacité de traiter simultanément deux ou plusieurs types d’information. Elle permet en fait de faire deux tâches de façon concomitante avec succès, par exemple écouter des explications tout en prenant des notes. Le danger associé de ce type d’attention réside dans le fait que le traitement des éléments ciblés soit moins bon que s’il s’était fait séparément. Or, si l’une des activités a déjà fait l’objet d’un apprentissage antérieur, la réussite des deux activités sera meilleure puisque l’une des activités sera automatique, demandant moins d’énergie attentionnelle, alors que l’autre sera intentionnelle, demandant davantage d’attention (Lussier et Flessas, 2001). Autrement dit, un individu pourra exécuter deux tâches en obtenant un meilleur succès si l’une des deux tâches peut se faire de façon automatique, sans que l’individu ait à y accorder beaucoup d’attention. C’est un élément d’importance car, en milieu scolaire, l’élève est souvent amené à utiliser l’attention partagée quand il doit prendre des notes tout en portant attention aux explications qui les accompagnent. Or on ne peut s’attendre à ce que des élèves de 1re année primaire puissent y arriver, car l’écriture n’est pas encore automatique. Ils n’ont pas assez de ressources attentionnelles pour écrire et écouter simultanément. L’écriture leur demande trop d’attention pour qu’ils puissent simultanément en réserver pour une autre tâche.
- La vigilance : La vigilance est la capacité de reconnaître un stimulus attendu, parmi d’autres stimuli, au cours d’une tâche d’une certaine durée. Ce stimulus attendu fait appel à un autre sens que celui qui est utilisé lors de la tâche en cours. Même si notre attention est dirigée vers un stimulus quelconque lors d’une tâche, nous gardons un certain éveil envers ce qui nous entoure. Notre radar reste en fonction, même si nous sommes concentrés sur un travail. La vigilance nous permet, par exemple, d’entendre une sonnette d’alarme alors que nous sommes en train de remplir une tâche écrite, ou encore d’entendre l’enseignant donner le signal d’arrêt lors d’un examen. La vigilance permet de porter attention à un stimulus attendu et non de se laisser distraire par un autre stimulus non pertinent et inattendu. C’est un processus qui peut être volontaire, alors que la distraction est involontaire.
- La plasticité : La plasticité fait référence à la capacité d’effectuer un changement dans le mode d’activité. C’est cette plasticité qui nous permet d’arrêter une activité en cours pour en commencer une autre quand des signaux internes ou externes nous l’indiquent. Les personnes qui ont un déficit sur le plan de la plasticité auront énormément de difficulté à cesser une activité en cours ou n’arriveront qu’avec énormément d’effort à se mobiliser pour en débuter une nouvelle.
Agir ensemble pour mieux soutenir les jeunes : Document de soutien à la formation : connaissances et interventions, Gouvernement du Québec, 2003.